Comme promis, la suite de mes aventures à Montréal ne tarde pas ! Merci d’abord pour tous vos commentaires ! Ça me fait ben plaisi’ !
Je vais m’attarder ici sur les quelques anecdotes croustillantes qui ont déjà émaillé mon parcours canadien. Vous le savez tous, je ne rate jamais une occasion de me faire remarquer d’une manière ou d’une autre, dans le bon ou dans le mauvais sens, à mon avantage ou (bien souvent aussi) en ma défaveur.
Comme j’ai la chance d’avoir un frère très prévenant (Jean-Noël), il ne m’est rien arrivé jusqu’à l’aéroport Roissy-CDG. J’ai réussi à ne pas rater l’avion. J’ai même pris place à bord du bon vol (Air France à destination de Montréal – Trudeau, pour ceux qui ne suivent pas) ! Donc jusqu’ici tout va bien ! J’ai même la chance d’être assis à côté du hublot pour pouvoir admirer la terre vue du ciel (Yann Arthus, si tu nous regardes !). Malheureusement, le volet (ou le cache) du hublot en question est coincé, il est impossible de le relever. Ce qui me vaut la réprimande d’un des stewards, qui me soupçonne de ne pas vouloir le relever. C’est obligatoire au décollage et si vous me demandez pourquoi, je vous répondrais que c’est pour mieux voir les flammes qui sortent du réacteur quand l’avion va se crasher (et c’est bien connu, les avions se crashent pour mourir) !
Passons. Après avoir pris un repas à usage unique à côté de mon ami à usage unique (un Québécois fort sympathique, enfin surtout très fort), je m’assoupis. Au bout d’une ou deux heures, je me réveille avec des vertiges et le ventre un peu à l’envers. Bref, ça ne va pas très bien. Comme je suis… à côté du hublot (c’est bien, vous suivez), je dois déranger mes deux voisins de droite pour pouvoir aller me rafraîchir aux toilettes. Mon ami Québécois dort à poings fermés (et la bouche ouverte), son épouse également. Etant moi-même un peu dans le gaz, j’essaye de le réveiller en lui tapotant légèrement l’épaule (j’ai pas trop envie qu’il me colle une droite, non plus). En vain. Alors, dans un dernier effort, je les enjambe tous les deux (pas de blagues graveleuses, SVP) et me retrouve dans l’allée avec plus que jamais des étourdissements et l’estomac retourné. Je titube en direction de ce que je crois être les toilettes. Finalement, un steward s’aperçoit de mon trouble et me propose de m’asseoir. Il n’a pas besoin de me le demander deux fois, car sans son aide, je me retrouvais les quatre fers en l’air. Dans un ultime éclair de lucidité, je lui demande un sac à vomis. Ce qu’il me rapporte une bonne dizaine de secondes plus tard, moment pendant lequel je dois tout garder. Ok, je vous épargne les détails. En bref, c’était un sacré malaise dû à la chaleur, l’altitude et le repas aussi certainement (voilà pourquoi il était à usage unique !). Je ne pensais pas que je puisse avoir le mal de l’air. Jean-Noël, qui s’inquiétait pour moi avant de partir, n’avait donc pas tout à fait tort…
J’en ai une autre !!!
Mardi dernier, une compagnie d’assurance m’appelle pour me dire qu’elle a vu mon CV sur Monster.ca et qu’elle est intéressée par mon profil pour un poste de chargé de clientèle pour la vente de placements financiers et d’assurances en tout genre. La personne que j’ai au bout du fil me propose un entretien aujourd’hui à 11h au 7100 avenue Jean Talon, bureau 805. Il est 9h30. Elle m’explique rapidement que c’est dans la tour Esso. Je dis OK, en me disant que Jean-Talon, je connais, c’est pas loin. ERREUR GRAVE ! Et oui, pour ceux qui connaissent un peu la structure des rues montréalaises, c’est comme dans toute ville nord-américaine. Les rues quadrillent l’île d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Donc, effectivement, l’avenue Jean-Talon est pas très loin au Nord de chez JP, mais le 7100 est bien plus à l’Est de l’île. Il faut prendre le métro puis le bus. Je me dis néanmoins qu’en me dépêchant, ça devrait le faire.
Et ça l’a fait : je suis arrivé en bas de l’édifice à 11h20 !!! (je vous épargne les détails du trajet) Je vois le petit logo Esso tout en haut, mais comme je suis pressé, je ne regarde pas le numéro du building. Je monte au 8ème étage, puisque je dois aller au bureau 805. Crisse ! Il n’y a qu’une seule porte avec un numéro à cet étage et c’est le 812. Visiblement, c’est une compagnie d’assurance. Elle s’appelle CLARICA. A ce moment précis, je ne me souviens pas que mon correspondant au téléphone m’ait dit le nom de la compagnie. Je décide donc d’entrer. Il n’y a de toute façon pas d’autres bureaux à cet étage (que des salles de réunion). Je me présente à l’accueil en disant que j’ai un RDV avec une personne du bureau 805 (oui, vous pouvez rigoler, c’est totalement stupide). L’hôtesse d’accueil semble étonnée par ma requête, et à la fois intéressée. Elle comprend rapidement que je me suis trompé puisque l’édifice dans lequel je suis est le 7101 de l’avenue Jean-Talon. Elle me demande alors si je suis à la recherche d’un emploi. Je lui dis que oui. Alors, elle me dit que je vais pouvoir rencontrer quelqu’un car ils ont justement un poste à pourvoir. Après seulement 2 minutes d’attente, une personne vient me chercher. L’entrevue a été très rapide, car cette société ne prend que des résidents permanents, mais elle a tout de même pris mon CV et m’a envoyé un dossier de pré-sélection par internet.
Et là, je vous vois venir avec vos gros sabots : et l’autre compagnie alors ? Et bien, je n’avais plus qu’à aller de l’autre côté de la rue, au 7100, où se dressait un autre grand building, avec le logo Esso (en y regardant de plus prêt, c’était le logo Shell sur la première tour). Et au 8ème étage, il y avait bien un bureau 805, au nom de la compagnie d’assurance « Industrielle Alliance ». Malgré mon retard plus que conséquent – il était 11h40 quand je suis arrivé – ils ont accepté de me faire passer l’entretien, ainsi qu’un test psycho-technique.
Je vous accorde mon manque de conscience intellectuelle dans cette histoire, mais avouez que c’est tout de même troublant d’avoir, l’une face à l’autre, la Tour Esso et la Tour Shell, deux compagnies pétrolières sûrement pas si proche par hasard, au 7100 et au 7101 de l’avenue Jean-Talon, et à chaque 8ème étage, une compagnie d’assurance qui recherche du personnel ! Mon inattention m’aura permis de passer deux entretiens, bien qu’ils n’étaient pas d’un grand intérêt. Mais, c’est aussi comme cela qu’on construit son réseau.
La morale de cette histoire : petit un, c’est de ne jamais accepter un entretien pour l’heure qui suit et petit deux, savoir où l’on va, pour voir qui et pourquoi !
Je ne doute pas que ces deux anecdotes vous inspireront quelques commentaires, suggestions, recommandations ou vous rappelleront des histoires semblables à raconter. Alors, n’hésitez pas, j’attends tout cela avec impatience. Et ne soyez pas timide, le ridicule ne tue pas ! La preuve, je suis toujours en vie !