Montréal – Mois 3 (Part 1)

Allez, c’est parti. Je me suis installé devant mon écran avec trois toasts au beurre de cacahuète, un verre de lait et j’ai mis 5 CDs en lecture aléatoire. Je peux commencer…

… commencer par dire que depuis le 9 juillet, j’ai l’appart pour moi tout seul puisque ma colloc Petra est partie en vacances avec ses parents sur une île perdue de la côte est du Canada. Alors ça a des côtés sympas parce que je peux mettre la musique plus fort, d’autant plus que les voisines du dessus, Renée et Marie et celle du dessous, Lise (dis-donc, oui, je suis entouré de femmes !!!) sont également parties en vacances et la vaisselle peut attendre le lendemain quand j’ai la flemme (ne dites pas le contraire, ça vous arrive aussi !). Alors, vous allez me dire que je peux pas faire ce que je veux quand elle est là, mais ça fait partie de la colloc que de respecter le territoire de chacun et de faire en sorte que ça se passe bien et je crois que c’est le cas avec Petra. On s’entend bien, mais on n’est pas non plus les meilleurs amis, on se respecte et chacun vit sa vie.

Par contre, en partant en vacances, elle m’a laissé un beau chantier entre les bras : la rénovation de la salle de bains ! Non, ce n’est pas moi qui refais la salle de bains ! Vous me voyez avec mes clés anglaises et ma petite truelle en train de refaire la plomberie et poser du carrelage ?? Non ! Bon alors, je m’explique. Des ouvriers ont entamé la rénovation de la salle de bains mais n’ont pu la terminer avant le début de la semaine de la construction (c’est une semaine qui en dure deux en fait pendant laquelle il est interdit de faire des travaux ! Quelle logique !). Fait qu’ (contraction québécoise de « Ce qui fait que ») j’ai pour salle de bain une baignoire avec juste un robinet et un wc au milieu d’une pièce sans mur qui donne sur la cuisine ! Sympa ! Bon, réellement, c’est pas le Bangladesh non plus, mais se raser dans l’évier de la cuisine avec un petit miroir de 10 par 10, ça va un moment ! Petra, depuis son lieu de vacances, était toute désolée d’apprendre ça et m’a promis une réduction sur mon prochain loyer. Chouette ! (Y a intérêt)

Voili, mais sinon, j’adore mon appart : j’adore me dorer au soleil dans le hamac sur le balcon, j’aime bien arroser l’arbre à tomates cerises, pour ensuite en cueillir pleins et surtout les manger, faire une pause café dans le salon avec Petra (au passage, elle fait un café viennois incroyab’ !), faire une ptite bouffe avec un ami sur le balcon. Et j’adore mon quartier : que des jolies maisons (que de jolies filles aussi !), mon dépanneur sympa, le parc Jeanne Mance et le Mont Royal à 2 minutes, … Mais, l’arrivée de Pierre en septembre pour un PVT d’un an va peut-être changer la donne ! Changement d’appart, changement de colloc ? Affaire à suivre…

Maintenant, je vais vous parler un peu de mon boulot : je suis toujours vendeur en matériel électronique chez Dumoulin. Je suis (sensé être) expert en photographie, informatique, téléphonie et système audio portatif ! Wow, ça pète la classe ! Chez Dumoulin, on se prend pas pour de la maaarde, on est en costume-cravate et on prétend vendre du conseil et du service. Mais, en fait c’est vrai ! Dumoulin (coin-coin) c’est mieux que Future Shop et Best Buy, nos gros et méchants concurrents ! Bon, ce petit pamphlet Pro-Dumoulin résulte d’un lavage de cerveau dispensé lors de la conférence nationale de l’entreprise qui a eu lieu il y a 15 jours dans l’hôtel Sheraton de Laval et qui a réunit les 400 vendeurs du Québec et de l’Ontario. C’était un énorme show à l’américaine, avec remise de prix aux meilleurs vendeurs, aux meilleurs managers, présentation des résultats de l’entreprise et de ses perspectives de croissance exponentielle. Et pour enjoliver le tout, un leitmotiv fédérateur « I’ve got the power », sur fond musical du même titre ! Vous imaginez le tableau ? Et quand 450 personnes se mettent à crier « We’ve got the power !!! » on atteint le summum de l’auto-congratulation !

N’empêche que Mr Dumoulin, il s’est pas foutu de nous (sauf pour le vin, mais on l’excusera, ça coûte cher ici) : grand dîner suivi d’une soirée casino, chambre d’hôtel (comme une image vaut mille mots, je vous laisse admirer ma suite !). Rien de tel pour fédérer une équipe de vente. J’ai ainsi appris à mieux connaître mes collègues du magasin.

Spéciale Cassedédi (ouech ouech, ça va, tranquille ?) à Antoine chaud bouillant, Alain et Nico (les maudzits Français), Cath, Malcolm, Max, Mimi, Nick(s), P-O, Simon et Steph(s) (les Québs).

J’ai une anecdote : comme le magasin se trouve sur Ste Catherine, la rue la plus commerçante de Montréal, on a l’occasion de voir passer quelques têtes connues. Je n’ai plus rien à envier à JP (qui, je le rappelle, a croisé dans diverses occasions et dans un style différent aussi, Franck Dubosc, Bono et Alain Juppé !) et oui, j’ai conseillé l’achat d’une caméra à… accrochez-vous bien… Arturo Brachetti et à Elie Semoun (pas en même temps) ! Waow ! Malgré le nombre d’appareils photo dans le magasin, je n’ai pas pu immortalisé l’instant. Bon ok, ça valait pas le coup d’en faire des caisses mais c’était pour l’anecdote.

Cette petite histoire me fait une bonne transition pour vous dire que je suis allé voir le spectacle de Dieudonné. L’humoriste le plus détesté de France fait un carton au Québec. Sans entrer dans la polémique, je ne comprend pas pourquoi on le taxe d’antisémitisme étant donné que tout le monde en prend pour son grade : cathos, juifs, musulmans, blancs, noirs, jaunes. Ce spectacle est moins drôle que « Le divorce de Patrick » mais, avec JP, Francky et PAP, on a passé une bonne soirée dans les loges du balcon du Théâtre du Nouveau Monde (on s’y est incrusté au début du spectacle, comme elles étaient libres).

Allez, je fais une pause, profitez-en pour faire de même. Je vous parlerais ensuite de la vie montréalaise.